Si ces Évangiles sont réellement des Auteurs à qui on les attribue: l’opinion a pu être fondée dans l’origine sur quelque tradition vraie ou fausse, ce qui rend ces évangiles tout juste des écrits dégoûtants pour tout homme de bon sens, et qui ne semble s’adresser qu’à des ignorants, des stupides, des gens de la lie du peuple, les seuls qu’il puisse séduire.
La critique n’y trouve nulle liaison dans les faits, nul accord dans les circonstances, nulle suite dans les principes, nulle uniformité dans les récits.
Quatre hommes greffiers et sans lettres passent pour les véritables auteurs des récits qui contiennent la vie de Jésus-Christ c’est sur leur témoignage que les Chrétiens se croient obligés d’admettre le dogme qu’ils professent, et d’adopter sans examen les faits les plus absurdes.
Aucune n’a été écrit du vivant du christ, et ont été le produit de la politique, de la rumeur, et des intérêts. Celles qui ont été rejetés, l’ont été car elle mettaient en avant la gnose, et échappaient ainsi à une conception théologienne formatée par les prêtres.
Nous remarquerons seulement, qu’il est difficile de se persuader, sans la foi, que l’Évangile de Jean surtout, étant rempli de notions Platoniciennes ait pu être composé par le fils de Zébédée, par un pauvre pêcheur qui peut-être ne sachant ni lire ni écrire, n’a pu connaître la philosophie de Platon.
Quoi qu’il en soit Il a été constaté que Platon s’introduire de très bonne heure dans le Christianisme, du Concile de Nicée, ou que les Pères de ce Concile eurent intérêt d’accréditer.
Origène contre Celse nous apprend que ce Païen reprochait à Jesus Christ d’avoir pris dans Platon les plus belle, maximes dont l’Évangile lui fait honneur, & entre autres, celle qui dit :qu’il est plus aisé à un chameau de passer par le trou d’une aiguille, qu’à un riche de se sauver.
St Augustin, dans ses Confessions liv. VII ch. 9,
Dit qu’il a trouvé dans les Platoniciens tout le commencement de l’Évangile de Jean.
Ce fut évidemment le mélange de la doctrine inintelligible de Platon avec la Dialectique d’Aristote, qui rendit la Théologie si insensée, si querelleuse, si remplie de faux-fuyants.
Le Cardinal Pallavicin convenait que sans Aristote les Chrétiens eussent manqué d’un grand nombre d’articles de foi.