Si, lorsque Jésus a proclamé sa divinité, il savait qu'il n'était pas Dieu, alors il mentait et trompait délibérément ceux qui le suivaient.
Mais s'il était un menteur, c'était aussi un hypocrite, car il a enseigné aux autres à être malhonnêtes quel qu'en soit le prix.
Freud analysa la paranoïa du président Schreber sans l’avoir jamais rencontré. Alors, pourquoi ne pas faire de même pour Jésus-Christ ?
Cette analyse pourrait n’être qu’un sarcasme impie s’il n’introduisait un trouble auquel le lecteur, croyant ou incroyant, risque d’être sensible. Jésus n’a peut-être pas été celui que décrivent les Évangiles. Mais si, d’aventure, un homme ressemblant à celui-là a existé, ou encore s’avisait de paraître aujourd’hui, il est probable qu’il n’échapperait pas au diagnostic des psychiatres : ce Jésus-là passerait pour un psychotique aigu.
Pour le montrer, Frédéric Joi n’a qu’à se pencher et extraire des textes une consistante moisson de propos christiques.
Ainsi agencés, ils dépeignent un prédicateur de foules introverti, mégalomane, imbu de sa personne, menaçant constamment ceux qui auraient le moindre doute à son égard, agressant ses amis comme ses ennemis, fustigeant les scribes, les pharisiens et les riches, se méfiant même de ses parents, adepte du secret et se disant sans cesse persécuté.
Par ailleurs, il est sujet à des hallucinations répétées, à des crises délirantes et s’exprime dans une langue délibérément obscure et compliquée.
Ces symptômes ne font, selon F. Joi, aucun doute : ce sont ceux d’une « mégaparanoïa » profonde, dangereuse parce que s’accompagnant d’une absence totale de limites.
À cela, découvrant les indices d’une obsession pour la propreté, pour l’argent et pour le père, l’auteur ajoute une « tendance sadique-anale » et un sérieux « complexe d’Œdipe inversé ».
Ce ne sont peut-être là que cerises freudiennes sur le gâteau, mais le verdict, pour le moins, est chargé et soulève une autre question : comment comprendre le succès d’un personnage aussi peu cohérent ?
Car, au fond, le Jésus des Évangiles faisait tout le contraire de ses enseignements : il ignorait la modestie et ne se pliait à aucune autre loi que la sienne.
Le docteur étudie chaque étape de la vie du Christ, comme autant de preuves de sa folie.
Jésus est alcoolique
L'on y apprend que sa morale n'est inspirée que par la haine, la crainte et la pitié.
Les disciples sont des alcooliques patentés. « On buvait beaucoup [de vin], ainsi qu'en témoigne le fameux épisode des noces de Cana, où nous voyons servir aux convives six cruches de vin de deux ou trois métrètes, c'est-à-dire de soixante à quatre-vingt-dix litres chacune. » Mais de tous, c'est assurément le Christ qui est le plus atteint :
Jesus ou le fétichisme divin
Ce n'est pas tout. Le christ serait homosexuel. La preuve? Il lave les pieds de ses apôtres.
Evidemment, son diagnostic pourra choquer, mais sa parole triomphera, il le sait. Et cela pour la simple et bonne raison que "la vérité est comme le radium".
Et cette solution alors?
C'est simple, Jésus "est fou à lier".
Autrement dit, il est à la fois aliéné, paranoïaque, mégalomane, téhomégalomane, et théomégalomane hystéroïde.
La meilleure solution consistait à admettre qu’il était Dieu en personne : l’idée a connu le succès que l’on sait. N’ayant de sens que pour les croyants, elle exige un certain goût pour le surnaturel et le miraculeux.
Un gibier potentiel de paranoïaque.
«L'esprit de dieu s'est incarné en moi»: un vieux délire
Ce qu’à Dieu ne plaise. !!!!!!