Tout récemment le Journal la Croix publié un article :
Les conversions de chrétiens à l’islam interrogent l’Église
Un certain nombre de chrétiens, surtout des jeunes, se convertit chaque année à l’islam. Dans le diocèse d’Évreux, des responsables d’Église reconnaissent que ces démarches leur posent parfois question.
le diocèse d’Évreux, le reconnaît : « Comme pasteur, ces conversions me posent question. » Le sujet reste pourtant encore difficile à aborder dans l’Église catholique
Si le prosélytisme musulman est, parfois, indéniable, la religion musulmane semble, également, exercer un véritable attrait sur les jeunes. Et ce d’autant plus facilement que, comme le note Mgr Nourrichard,
« La présence chrétienne est souvent très très légère dans ces quartiers ». La « convivialité » – notamment à l’occasion des fêtes –, la « simplicité » de la foi musulmane, la « clarté » des règles du permis/interdit sont souvent mises en avant, constate le P. Berjonneau, à qui un jeune converti a confié être « désormais en paix grâce aux rites et obligations de sa nouvelle religion qui lui disent ce qu’il faut faire pour prier ».
« J’ai quelques amis et cousins qui se sont convertis. À mes yeux, il ne s’agit pas d’un vrai rejet de la religion catholique. C’est plutôt qu’ils n’y avaient pas trouvé leur place et restaient dans une quête de sens, de discipline et de partage », confirme Bissenty. « Peut-être les choses auraient-elles été différentes si un ami les avait amenés vers le Christ, mais il s’en est trouvé un qui leur a fait découvrir le Prophète. »
« Nous avons besoin d’être enracinés pour oser nous affirmer comme chrétiens », confirme Irène, qui constate que les parents d’origine étrangère, maîtrisant mal le français, ont du mal à transmettre leur foi à leurs enfants nés en France…
Même si le travail n’en est qu’à ses débuts, l’idée d’une pastorale spécifique pour « soutenir » ces jeunes chrétiens et les aider à « témoigner sans honte et sans peur de leur foi », selon la formule de l’évêque, fait son chemin.
« Il faut les aider à trouver une stature de croyants et qu’ils ne soient pas démunis, quand on les interroge, pour dire en qui ils croient », appuie sœur Yannique.
Autrement dit, résume le P. Berjonneau, à confesser,
« avec des mots audibles par des musulmans, cette foi en Jésus qui les pousse à aller vers l’autre ».
Pendant trois jours, les évêques et délégués des Conférences épiscopales d’Europe pour les rapports avec les musulmans, ont débattu de ces questions à Saint-Maurice, en Suisse. Dans leur déclaration finale publiée vendredi, ils affirment être « plus que jamais convaincus que le dialogue entre chrétiens et musulmans n’est pas seulement nécessaire pour construire la paix, mais c’est un impératif de notre foi ».
Source Journal La Croix le le 18/05/2015