Le siège de Jérusalem ayant lieu de 636 à 637 est un épisode du conflit qui oppose l'Empire byzantin au califat rashidun. Il commence quand l'armée rashidun dirigée par Abu Ubayda ibn al-Djarrah met le siège devant Jérusalem en novembre 636. Après six mois, le patriarche Sophrone accepte la reddition de la cité, à la condition qu'elle se fasse devant le calife.
En avril 637, le calife Omar ibn al-Khattâb arrive devant Jérusalem pour recevoir la reddition de la ville.
Les troupes musulmanes débutent le siège en novembre 636. Au lieu de lancer des assauts incessants contre la ville, ils décident de faire durer le siège jusqu'à ce que les Byzantins arrivent à court de provisions pour qu'une reddition sans effusion de sang devienne négociable.
La garnison byzantine ne peut espérer aucun secours de l'empire épuisé d'Héraclius. Après un siège de quatre mois, Sophrone offre la reddition de la cité ainsi que le paiement d'un tribut, à la condition que le calife vienne à Jérusalem signer le pacte et accepter la reddition
Dès l'arrivée d'Omar à Jérusalem, un pacte connu sous le nom de Convention d'Omar aurait été signé. Il livre la cité de Jérusalem et garantit les libertés civiles et religieuses des Chrétiens en échange du paiement de la jizya.
À la fin du mois d'avril, Jérusalem se rend officiellement au calife11. Les Juifs, qui étaient revenus dans la ville lors de la domination perse puis, à nouveau expulsés par les Byzantins, sont autorisés à revenir vivre dans la ville12.
Il est rapporté qu'au moment des prières de Dhohr, Sophrone invite Omar à prier dans la nouvelle église du Saint-Sépulcre. Omar refuse, craignant que l'acceptation de l'invitation ne puisse mettre en danger le statut de l'église comme sanctuaire chrétien et que les Musulmans ne brisent le traité pour la transformer en mosquée. Après être resté dix jours à Jérusalem, le calife retourne à Médine.
Après la conquête musulmane de Jérusalem, les Juifs reçoivent à nouveau l'autorisation de vivre et de pratiquer leur religion librement dans la ville, huit ans après leur massacre par les Byzantins et près de 500 ans après leur expulsion de Judée par les Romains.
Sophronius tient un rôle important dans l’établissement du traité de paix avec les vainqueurs notamment en négociant un statut de dhimmi pour les populations chrétiennes.
Il a aussi réussit à réduire le nombre de familles juives autorisées par le calife Omar à revenir vivre à Jérusalem et dont elles sont absentes depuis 135.
Maximus et Sophronius accordèrent une attention excessive aux polémiques anti-juives où les violences verbales n'étaient pas absentes.
Au même moment, Maximus décrivait les Arabes comme «coriaces et étrangers». Il les vit d'abord comme un mal passager, puis il considéra leur conquête de Jérusalem comme une malédiction divine contre les pécheurs chrétiens.
Quant à Sophronius, ses complaintes sur la prise de Jérusalem éreintaient plus sévèrement les Juifs que les conquérants arabes.
Selon l'érudit Carl Laga, «la fixation' sur le problème juif tournait visiblement à l'obsession, ce qui empêchait [les Chrétiens] de mesurer l'importance historique réelle de l'attaque arabe. Elle n'était, selon eux, qu'une nouvelle expression, actualisée, de la punition des chrétiens pour leurs péchés, mais surtout des Juifs pour leur éternelle apistia (incroyance).
Pourquoi Byzance fut-elle incapable d'affronter le véritable ennemi qui menaçait la chrétienté de destruction physique et de conséquences funestes,
Pourquoi préféra-t-elle se lancer dans une longue période d'effervescence anti-juive'
Laga souligne que les Juifs retrouvaient naturellement leur situation de cible des anathèmes ecclésiastiques qui leur imputaient la situation catastrophique de l’Empire.